GNU/Linux : mes débuts
Alors, tout d'abord, GNU/Linux n'est pas un truc pour les gens ultra calés en informatique. Vous pouvez être quelqu'un de tout à fait ordinaire qui ne travaille pas du tout dans le domaine informatique et utiliser ce système d'exploitation. Tout comme vous pouvez être coiffeur et bidouiller le moteur de votre moto le dimanche. Je parle de ça parce que, je sors de chez mon coiffeur qui me parlait avec délectation de sa moto de 2002, sans ABS ni aucune assistance ! En ce qui me concerne, je suis comptable. Tout n'est donc qu'une question de curiosité.
Je suis sur Linux depuis des années et je trouve que c'est vraiment un univers formidable. J'ai découvert cet univers avec Ubuntu 8.04, en 2008 donc. À l'époque, Canonical (l'entreprise qui édite cette distribution) envoyait des CD gratuitement. Vous commandiez un CD d'installation et quelques jours plus tard, il était chez vous, gratuitement ! C'était absolument génial si vous aviez une connexion moisie. Et même le concept en lui-même était remarquable ! Aujourd'hui, nous avons tous plus au moins une connexion internet décente donc on peut télécharger les fichiers sans recourir à ces CD.
Pourquoi
Si j'essaie de remonter dans le temps et de trouver la vraie raison du passage à Linux, je ne trouve pas grand-chose. À l'école, quelqu'un en parlait et je voulais tout simplement essayer par curiosité. J'ai commandé ce fameux CD et nous voilà. Je ne me souviens plus si j'étais sur Windows 7 ou cette daube de Vista. En tout cas, Windows était certainement bien moins intrusif qu'aujourd'hui. Donc la question de vie privée ou autre ne se posait pas tellement.
J'ai installé donc Ubuntu à côté de Windows dans le but de tout facilement pouvoir tester sans tout réinstaller. Comme je jouais pas mal aux jeux Steam à cette période, je ne pouvais pas m'en passer. J'avais également Photoshop que j'aimais bidouiller et qui ne fonctionnait (fonctionne ?) que sur Windows/Mac.
Le début
Le début sur Ubuntu, c'était très compliqué. L'environnement de bureau, Gnome dans sa version 2, était d'une rare laideur. Beaucoup vont regretter le virage que va prendre Gnome dans sa version 3 un peu plus tard. Avec le temps, je trouve finalement que Gnome 2 était excellent au point qu'aujourd'hui, j'aime beaucoup l'environnement Mate qui est un dérivé de Gnome 2.
Le deuxième problème était le manque de logiciels. Là aussi, avec le temps, je me dis qu'il ne me manquait rien de bien particulier en fait. Les outils étaient là. Ils étaient seulement différents de ce que j'avais pu utiliser sur Windows. Visuellement, c'était peut-être moins bien élaboré, mais ça marchait. Pour le remplacement de Photosop par exemple, il y avait l'excellent Gimp qui, à mon niveau, faisait déjà largement plus que ce dont j'avais besoin. Mais c'est moins amusant que de devoir passer la soirée à chercher une clé sur des sites douteux pour activer Photoshop.
Passage définitif
Un bon jour, je pars en vacances dans mon pays natal (la Bosnie). Après trois semaines, on rentre à la maison et la première chose que je fais : une petite partie de Counter Strike Source. J'en étais vraiment accro, au point de me réveiller à 5h pour jouer avant d'aller en cours. Je me rends compte à ce moment que je suis tout simplement accro à ce jeu et que je n'ai absolument aucun contrôle sur moi-même. Je décide de virer Steam ! Je n'avais donc aucune raison de rester sur Windows. Je formate mon disque dur et réinstalle Ubuntu sans le dual boot avec Windows. Et me voilà complètement sous Linux.
Le puits sans fond
Je commençais tellement à apprécier cette distribution que je passais pas mal de temps sur des forums dédiés. Mon addiction à Counter Strike a été remplacée par celle des forums, ce qui n'est pas bien mieux finalement. Remplacer une addiction par un autre n'est en général pas une bonne idée. Je découvre avec le temps que Linux, bah, ce n'est pas vraiment qu'Ubuntu. Et à côté de Gnome, il y a d'autres environnements de bureau et d'autres gestionnaires de fenêtres. À ce stade, si vous ne faites pas attention, vous êtes morts. Je passais littéralement tout mon temps libre à essayer toutes les distributions que je pouvais. Différentes distributions avec différents environnements de bureau. Je pouvais tout installer, configurer, restaurer mes fichiers et tomber sur une nouvelle distro ou sa nouvelle version. Et là, y avait qu'à repartir depuis le début en réinstallant le tout.
Plus tard, je commençais même à chercher des solutions aux problèmes que je n'avais pas. Le plus flagrant était lorsque Debian est passé sur systemd. Pas mal de gens disait que c'était d'la merde alors, je pensais que je devais fuir systemd et à tester des distributions Debian sans ce dernier. Le truc, c'est que je n'avais aucun problème avec systemd moi ! Morale de l'histoire :
Ne jamais chercher des solutions aux problèmes que vous n'avez pas.
Aujourd'hui
Tout ce temps passé à installer, réinstaller, réparer son système ne m'a finalement pas apporté grand-chose. En utilisant un installateur graphique, on n'apprend pas grand-chose finalement. C'est toujours pareil. Installer une distribution X juste pour avoir une gestionnaire de paquet différent, ça n'a aucune importance. Si nous n'avons aucun besoin spécifique, autant prendre une distribution accessible, fonctionnelle et surtout, qui ne casse pas tous les quatre matin à la suite d'une mise à jour.
Quand on débute, il est préférable de prendre une distribution solide comme Linux Mint par exemple. Et au lieu de passer des week-ends entiers à essayer d'autres distributions sans rien apprendre, préférer se tourner vers l'apprentissage du système lui-même :
- se familiariser avec les commandes des bases et le terminal
- apprendre la structure des répertoires système
- apprendre à lire les logs
- apprendre à bien sauvegarder son système et ses fichiers
- pourquoi pas apprendre un peu de scripting
Tout ça est bien plus profitable que d'essayer 50 distributions, toutes sous KDE. (Ca se voit que j'aime KDE ou pas ?) Au final, on aura appris que le fond d'écran était différent et que le gestionnaire de paquet n'est pas apt mais dnf. Ça valait le coup d'y passer 3 heures. Je pense avoir fait tout cela, car j'avais du temps.
Le problème vient du fait qu'on ne peut pas trouver la chaussure à son pied que si on les essaie. Pour continuer avec les chaussures, on peut déjà déterminer quel type on aimerait avoir et ce que l'on souhaite faire avec. Vous n'allez pas prendre des chaussures en carbon, faites pour le sprint pour aller en rando. Si ? Beaucoup de gens font ça avec les distributions Linux !
En ce qui me concerne, aujourd'hui, j'utilise openSuse Tumbleweed (la version Slowroll). J'aime bien le côté rolling-release. Quant à l'environnement de bureau, j'ai toujours préféré KDE à tout le reste. Il offre la possibilité de personnaliser son bureau aux personnes qui le souhaitent. Pour les autres, ça marche très bien sans rien toucher. J'ai trouvé le truc qui me convient et j'espère que ça va durer !
A bientôt !
