Ne pas être lâche

Ne pas être lâche

août 01, 2025

On peut parfois être lâche. Ou même assez souvent, si c'est dans notre nature. On a peut-être tellement répété les actions et gestes lâches que désormais, ça fait partie de notre vie. On peut alors clairement se dire : je suis devenu un lâche. Parce que, je ne sais pas si on peut naître lâche. En tout cas on peut le devenir très facilement.


Kombucha

Tout ça me fait penser à une souche de Kombucha. C'est un champignon avec lequel on fermente du thé vert.
Vous mettez la souche (le champignon) dans du thé vert et ça fermente. A chaque nouvelle fermentation, vous avez une nouvelle couche très fine qui se forme au dessus. On dit pour la nouvelle couche que c'est "la fille", l'ancienne étant la mère. A force de répéter l'opération de fermentation, votre champignon devient de plus en plus épais avec le temps, avec une nouvelle fille à chaque fois. Et bien avec la lâcheté, c'est pareil. A force de répéter l'opération, éviter le dialogue ou la confrontation, le problème devient de plus plus épais. Couche par couche, manque de courage sur manque de courage.

Le problème, c'est que toute cette misère accumulée, va devoir sortir à un moment donné, par un moyen ou par un autre. Et généralement elle sortira sur les personnes qui nous sont proches car, c'est quand même plus simple de vider son sac sur les personnes proches. Et là, c'est déjà la merde.

Contexte

Pourquoi je parle de ça ? Je travaille dans l'administratif, dans le domaine médical. On doit être environ 50 personnes et certaines services font du télétravail depuis longtemps, un jour par semaine. Depuis le Covid en fait. Dans le service comptabilité dont je fais parti, on est huit. Et deux personnes font également du télétravail dans ce service. Moi perso, ça ne me dérangeait pas d'aller au bureau. Je préférais parfois que de rester à la maison, surtout en hiver.

Fin mai, je dis au responsable du service que je souhaite faire du télétravail désormais. Les autres personnes du service le demandent aussi. Les beaux jours sont là, autant ne pas moisir dans les transports en commun. Et là, "ouais on verra plus tard, on est débordés maintenant, on en reparle".

Avec les vacances, la clôture annuelle, je relance fin juillet et là, "ouais on verra, je dois faire le cahier des charges, normalement à partir de septembre c'est bon, 1 jour par semaine. Sauf en semaines de clôture comptable, et vous vous démerdez pour choisir les jours entre vous". Et je dis rien mais dans me tête je me dis, quel fdp. Pourtant le type est tranquille d'habitude. Le problème des clôtures comptables, c'est qu'il y a deux trois jours au début de chaque mois qu'ils sont chaud, mais le travail peut être fait a distance sans aucun problème.

Il est désormais d'usage de faire un jour de télétravail puisque les autres services le font. Donc commencer à mettre des conditions stériles qui n'ont pas lieu d'être m'avait gonflé. Après, évitaminent, il y a des postes où les télétravail n'est juste pas possible. Mais ce n'est pas le cas dans notre service.

Ma lâcheté

Donc, face à ce "on verra en septembre", J'ai juste dit "ok d'accord on verra à partir de septembre". En rentrant, je me disais, mais pourquoi t'es une merde comme ça ? Pourquoi ne pas avoir dit ce qui devait être dit ? Je suis plutôt de nature a éviter les conflits mais là, je me fais marcher sur la gueule. Je demande juste ce qui est accepté dans l'entreprise pour toute personne travaillant dans l'admin, rien de plus. Surtout que j'avais demandé fin mai déjà et le type me dit on verra à partir de septembre.

Le soir en rentrant, je cogite. Car je sais que cette situation semble ridicule au fond mais elle constitue la fille du Kombucha : une nouvelle couche sur les précédentes.

Une fois à la maison, je suis soulé du coup, je me prends la tête avec ma femme qui me parlait d'autre chose. Et là, déclic.

Problème

Tout ce que je n'ai pas dit au responsable du service, je le balance d'une autre manière sur ma femme. Le "Non, on va pas faire comme ça. On va pas attendre septembre" que j'aurais dû sortir calmement, je me retrouve a le balancer dans ma propre maison, sur ma femme.

L'inaction lâche, aussi minime soit-elle peut prendre des proportions inimaginable. Un problème qui aurait dû rester sur mon lieu de travail se retrouve inutilement sous mon toit. Résultat des courses : mes proches en paient le prix.

Combien de personnes font cela a tous les niveaux ? Dans mon cas ici c'est un petit problème ridicule, mais cela peut s'appliquer à n'importe quel domaine.
On vide notre sac sur des nos proches ce qui représente également une action lâche. On sait qu'il n'y aura pas de conséquences donc on y va franchement.

Pour pousser le truc plus loin, je me demande si la violence conjugale ne viendrait pas de là, en partie au moins. Si une femme battue n'est pas battue par un type lâche dans la vie tous les jours. Un type qui dehors courbe tellement le dos et ne maîtrise plus rien autour de lui que, frapper sa femme ou ses enfants lui donne la sensation d'être un bonhomme. Comme si, dans notre corps un équilibre doit exister et que, chaque acte lâche ou leur accumulation doivent avoir une compensation sinon on risque de péter un boulon.

Mais là, je vais loin, sur un sujet que je ne maitrise pas en plus. Je me demande juste s'il y a un lien entre être pleutre dehors, et faire le bonhomme avec sa femme ou enfants.

Solution

Ce type de problème, crée au travail, doit être traité...au travail. Je ne peux pas me taire au travail et bouillir à la maison. Mes proches n'ont pas a subir cela.

Donc, il faut:

J'aurais dû répondre directement mais je ne l'ai pas fait et j'en paie le prix, moi et les miens. Donc, lundi, je vais discuter avec le responsable du service afin d'obtenir ce est tout a fait normal dans l'entreprise à savoir, un jour de télétravail. Et dès la semaine prochaine.

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